CIRCULATION. En Suisse, le nombre de ces motos à quatre roues a plus que triplé depuis six ans. Ils énervent en ville comme sur l’alpage. Faut-il les interdire? Certains songent à en faire un combat. «Cela va à l’encontre de la politique en matière de trafic urbain d’accepter les immatriculations en ville de ces engins polluants et bruyants», tonne JeanRené Hulmann, secrétaire général des Verts genevois, et d’avertir que son parti n’hésitera pas à partir en guerre si l’effet de mode devait durer. A Genève (287 quads enregistrés), le problème prédominant demeure le stationnement: les quads sont censés se parquer dans des cases prévues pour les voitures, or la majorité des conducteurs ne respecte pas cette règle, ce qui a pour don d’énerver les deux-roues. A la montagne, le quad n’échappe pas à la critique non plus. Jan Gürke, militant au sein de l’organisation Mountain Wilderness, association de défense de la faune, rappelle qu’une bonne couverture légale permettant d’interdire l’utilisation des quads sur les chemins forestiers existe en Suisse. «Mais le problème, c’est qu’ il n’y a pratiquement aucun contrôle». En Valais, un exploitant de cette activité touristique reconnaît qu’il existe des problèmes: «Il y a des moutons noirs qui emmènent des touristes se balader dans des réserves. La police ne fait rien.» Peter Jossen, président de Suisse Rando, se plaint lui aussi: «Pour freiner cette expansion, un seul remède: les taxer davantage.» En 2006, Mountain Wilderness a tenté de créer le dialogue entre tous les acteurs concernés. L’organisme préconise des parcs réservés à la pratique du quad. Mais la bonne entente est loin d’être acquise.
 Quads: le potentiel d’un débat explosif, comme pour les 4x4. |